Crime sur citrouille, histoire canadienne et première neige

Ou des activités de saison, la visite de Québec et l'arrivée de l'hiver
Halloween 🎃
Étant au Canada pour l'occasion, je n'ai pas pu m'empêcher de faire honneur aux traditions locales en me déguisant et en taillant une citrouille. Pour le maquillage, je me dois de préciser que c'est Alban qui l'a fait. Et plutôt bien !

Et pour la citrouille, on a décidé de lui donner un air un peu méchant avec une bouche machiavélique et des yeux en croix. Honnêtement, la partie la plus longue c'était vraiment de la vider. Et l'odeur est vraiment pas alléchante... La peau est moins dure que ce que je pensais, donc lorsqu'il a fallu lui faire un visage, ça a été plus simple que prévu !

Musée McCord Stewart 🏞️
Le musée McCord, c'est un musée qui donne la parole aux peuples autochtones du Québec. Mon niveau de connaissance sur ces peuples était très bas avant de commencer le musée. Je te préviens juste que cette partie ne va pas être drôle, donc si tu n'es là que pour mon humour exceptionnel, je te conseille de passer à la partie suivante.
Dans la première partie, "Savoir", on y apprend beaucoup sur leur relation à la nature, avec la philosophie d'en faire partie intégrante. On apprend aussi que, adoptant un mode de vie nomade, leurs peuples considéraient être chez eux partout dans la forêt. De ces peuples, séparés en 11 nations, découlent des dizaines de langues différentes et une grande spiritualité, qui, je pense, est quelque chose qui nous manque dans nos modes de vie modernes. En parcourant le musée, j'ai réellement eu envie de vivre comme eux, tellement ils paraissaient heureux et revenir à l'essence même de la vie.
"Pour moi, entrer dans le bois, c'est comme pour vous entrer à la maison"



Je dois dire que ce qui m'a le plus fascinée, c'est leur capacité à créer des outils à partir de matériaux trouvés dans la nature. Par leur mode de vie nomade, ces communautés avaient besoin d'outils et d'objets pour survivre, mais avec la contrainte d'en limiter le nombre. Par exemple, une parka en boyaux de phoque exposée montre la grande patience avec laquelle elles confectionnaient des objets indispensables à leur survie : il fallait rincer de nombreuses fois les boyaux, puis les étendre pour qu'ils sèchent, et enfin les ouvrir en deux et les coudre ensemble. Les témoignages expliquent que ce matériau naturel permettait aux personnes qui portaient la parka d'évacuer leur transpiration tout en gardant la chaleur et en restant au sec.
Les enfants semblaient être au cœur de leur culture, avec une éducation sans punitions et des rites de passage jusqu'à l'âge adulte. Ils étaient placés dans des porte-bébé verticaux, car on considérait que l'enfant a besoin de voir le monde dans le bon sens pour le comprendre, ce qui pourrait être vu comme un détail futile par nos sociétés modernes.
La deuxième partie de l'exposition s'appelle "Trauma", et l'ambiance change radicalement. Cette partie raconte l'époque coloniale et la destruction des modes de vie vieux de plusieurs siècles par l'appropriation des terres, le fait d'imposer un mode de vie sédentaire et les nombreuses lois contre les rites et les danses 'indiennes'. L'instauration de pensionnats obligatoires pour les enfants et adolescents a eu pour conséquence de couper les liens et la transmission au sein des familles et de créer de nombreux mal-êtres chez les jeunesses autochtones. De nombreux enfants ont été arrachés à leurs familles et proposés à l'adoption sans raison. Aujourd'hui, les personnes qui s'identifient descendantes des peuples autochtones sont plus susceptibles d'avoir développé des addictions aux drogues comme l'alcool par exemple, et les jeunes sont largement plus sujets aux suicides.
Quand on arrive à cette partie du musée, c'est un peu la douche froide, c'est sûrement fait exprès, et je pense que c'est nécessaire.
La dernière partie s'appelle "Résilience" et donne un espoir de compréhension mutuelle afin de réparer les blessures du passé. Personnellement, j'ai trouvé que cette partie aurait mérité d'être plus longue et plus détaillée, par exemple en expliquant ce qui est fait aujourd'hui pour la conservation de certaines langues ou traditions, quelles organisations encadrent cette conservation...
Globalement, je conseillerais ce musée à quiconque se trouve à Montréal. Il nous ouvre les yeux encore un peu plus sur la violence du colonialisme et de la culture coloniale qui sévit toujours aujourd'hui, et il donne envie d'écouter et de comprendre le vécu des peuples. En plus, en utilisant un angle "Voix autochtones d'aujourd'hui" (le nom de l'exposition), on ne répète pas le schéma colonial de raconter à la place de, mais on donne plutôt la parole à.
CIA (ce n'est pas ce que tu crois) 🎤
La CIA, c'est la Coalition des Improvisateurs Anonymes ! Comme je l'avais dit précédemment, les matchs d'improvisation ont été inventés au Canada et se basent sur les codes des matchs de hockey. Deux équipes habillées de maillots de hockey s'affrontent, il y a une personne qui arbitre avec un sifflet et un palet est utilisé pour tirer au sort entre les deux équipes. L'arbitre donne un thème, un type d'exercice (par exemple impro croisée, c'est-à-dire faisant participer les deux équipes en même temps), une durée (quelques minutes en général) et un nombre de participant·e·s (de 1 personne à toute l'équipe), et les équipes ont quelques secondes seulement pour se concerter avant de passer sur scène. À la fin de chaque exercice, le public vote pour l'équipe qu'il a préférée, et la totalité des points détermine l'équipe gagnante.
Le match que j'ai vu se déroulait au Café Campus, opposait deux équipes de la CIA et j'ai adoré ! On sent que les improvisations sont construites en équipe et que les participant·e·s ont des années d'expérience. C'est assez impressionnant de voir leur répartie. J'ai beaucoup ri et ça fait du bien ! Je te conseille d'aller voir un match d'improvisation, si tu n'en as jamais vu. La pratique s'est bien sûr internationalisée, par exemple, il y a eu récemment le Mondial d'improvisation en Belgique !
Charlevoix❄️
On a eu l'occasion de passer un week-end à Charlevoix, à 1h au Nord de Québec ! Sur la route, on s'est arrêté·e·s pour voir les chutes de la Chaudière.

En arrivant à Charlevoix, on a été agréablement surpris·e·s de voir 10cm de neige au sol. La maison dans laquelle nous logions est sur un grand terrain au bord d'une rivière qui gèle l'hiver, donc le paysage était magnifique.
Comme je suis contente de ne pas être un poisson
Québec 🧊
On en a bien sûr profité pour visiter Québec, la ville aux feux piétons aussi longs que le trajet depuis Montréal. Québec est une ville super mignonne avec des maisons colorées et des jolis points de vue !



Dans la basse ville, on a vu des fresques peintes sur les montants d'un pont, voici celles que j'ai trouvé les plus jolies.


J'ai beaucoup aimé Québec ! Je retiendrai que c'est une ville en pente, mais j'imagine que c'est encore moins pratique quand il gèle et qu'il faut littéralement aller au travail en luge. Et en plus, il y avait un vent glaçant qui nous a rappelé toute la journée qu'on est pas en France ici. Après cette journée bien éprouvante dans le froid, on est passé·e·s dans une petite épicerie européenne pour acheter de quoi manger une bonne petite raclette.

Parc National de la Jacques-Cartier 🏔️
Avant de rentrer à Montréal, on voulait quand même en profiter pour passer au Parc National de la Jacques-Cartier. Si tu te demandes pourquoi il s'appelle la Jacques-Cartier, c'est parce qu'il est situé sur la rivière Jacques-Cartier, c'est pas une faute de frappe ! (Moi je me suis posé la question toute la rando)
On avait consulté l'état des sentiers sur le site, mais on a quand même eu un peu peur en voyant la neige partout en arrivant, parce qu'on avait absolument aucun équipement adapté.

On se voyait déjà monter en s'accrochant à ce qu'on pouvait, et descendre sur les fesses. Mais finalement, le sentier d'un peu plus de 5km était praticable sans pointes, et même super agréable ! C'était la première fois que j'ai fait une randonnée dans la neige (en petite quantité mais tout de même), donc l'ambiance était vraiment différente ! Déjà, c'était plus calme : on était le plus souvent seul·e·s, même si on a croisé quelques personnes. Et en plus, les points de vue étaient exceptionnellement beaux enneigés.



D'autres jolies choses à partager



En attendant la suite, je te laisse avec l'évolution de Bruno au fil des jours qui ont suivi sa naissance...



J'ai pu prendre un des agresseurs de Bruno la main dans le sac, ou plutôt la dent dans la croûte, mais vu le massacre, c'était sûrement l'affaire d'un gang d'écureuils. La lumière ne sera jamais faite sur cette affaire. Une minute de silence pour Bruno qui sera à jamais dans nos cœurs.
Jôde 🎃